1399 - La direction de la société du point de vue lagrangien

N. Lygeros

Une manière formelle de traiter le problème de la direction de la société, c’est de la modéliser dans un cadre lagrangien. Pour cela, il suffit de considérer un échantillon représentatif de la population. En d’autres termes, ce sous-ensemble doit être normé dans le sens où il vérifie une distribution de Gauss au niveau du quotient intellectuel avec une moyenne à 100. A partir de cet échantillon, en considérant un individu nous pouvons créer une partition constituée de ses détracteurs et de ses partisans. Dans ce cadre, pour la direction de la société, l’individu considéré doit vérifier un certain nombre de conditions. Tout d’abord, il doit être persuasif auprès des autres, afin que la société se dirige dans le sens souhaité. Pour cela, il doit être en moyenne plus intelligent que ses interlocuteurs. Seulement, il ne doit pas l’être trop car ceux-ci doivent comprendre ses conseils et ses directives. Bien sûr, il devra faire attention aux personnes qui sont plus intelligentes que lui car il aura un cadre concurrentiel en terme d’arguments. De plus, si un trop grand nombre de personnes ne le comprend pas, alors il est possible qu’apparaisse une forme de résistance sociale. Pour synthétiser ces conditions et saisir l’approche lagrangienne de ce modèle, il s’agit en somme pour un niveau intellectuel donné de minimiser ses détracteurs et de maximiser ses partisans. Ainsi pour une population avec une moyenne de 100 et une déviation standard fixée à 16, la solution de ce problème d’optimisation est égale à 119 au niveau du quotient intellectuel. Cela signifie donc que le dirigeant d’une société moyenne doit trouver un peu plus haut qu’une déviation standard. Même si ce niveau est supérieur à la moyenne, la déviation n’est qu’une déviation. Le résultat de ce modèle se trouve confirmé par le quotient intellectuel moyenne des présidents des Etats-Unis, puisqu’au moins pour les derniers nous avons des mesures précises. Ceci prouve que l’accès au pouvoir dans un cadre social est radicalement différent des nécessités de la civilisation et plus généralement de l’humanité. Cela s’explique entre autres par le fait que les génies ne doivent pas nécessairement faire comprendre leur œuvre à leur génération. Les générations du futur peuvent prendre la relève et assimiler ses connaissances afin de les transformer en apport pour l’ensemble. Cette différence fondamentale montre d’une part le conservatisme naturel de la société et d’autre part sa résistance viscérale à l’évolution de l’humanité. Ceci montre de plus que les hommes dotés d’une extrême intelligence ne peuvent être véritablement compatibles qu’avec les schémas mentaux de l’humanité, car pour la société, ils représentent un danger en raison de leur capacité à transformer les rigidités sociales en systèmes hors équilibre qui permettent l’existence d’une part de la diversité et d’autre part de la créativité. La direction de la société est donc toute autre. Elle recherche la stabilité de l’ensemble qu’elle gère afin qu’il soit le plus stable possible et que perdure son contrôle sur lui. La direction et la société sont couplées et vont dans le même sens. Il est bon de le savoir si nous voulons vraiment l’évolution de l’humanité.