193 - Sur Autoréférence

N. Lygeros

C et S, deux entités conceptuelles perdues dans un texte autoréférent tentent tout d’abord de se retrouver dans un monde où tout est symbole afin d’exister. Cette recherche existentielle crée un univers mental en expansion et le texte générique s’enrichit de ses propres phrases pour devenir un hypertexte lié à la pensée universelle. Ensuite, les deux entités, en présence d’un mystérieux passant assis ou d’un amer intellectuel, ne pouvant s’en tenir qu’au texte du livre s’interrogent mutuellement sur la nature de leur existence. Existent-elles réellement en dehors de cet univers de l’écrit ? Elles se trouvent dans l’ignorance la plus complète et la nécessité la plus extrême, puis conscientes de cet état, elles s’approchent peu à peu de la réalité à travers une réflexion démiurgique. Les étapes de leur raisonnement par analogie, selon un modèle non uniforme, touchent à la nature même de l’être, du néant, de l’amitié et de l’auteur. Cet amalgame complexe devient alors le contenu et le contenant de cette pièce où les parties parlent d’un tout qui ne dit mot mais qui n’en pense pas moins. Ainsi cette pièce frappée par l’intelligence humaine dévoile l’aspect cognitif de la nature de l’homme pour s’en faire une exégèse, et montre de manière effective grâce à la notion de proposition indécidable que l’oeuvre est potentiellement un être à travers la création. Car c’est la cognition, et elle seule, qui permet de métamorphoser des entités conceptuelles en êtres réels. La vie devient alors le cadeau de la réflexion. Seulement… L’auteur.Seulement Autoréférence parle aussi du processus de création via l’écriture. L’écrit réalise les idées de la pensée pour faire réfléchir, et en particulier à l’écriture, produisant ainsi le motif générateur de l’autoréférence. Cette codification consciente de la conscience grâce à la pensée et à l’écriture, engendre une complexité structurelle. Alors une nouvelle structure émerge de cette grammaire générative et se met à penser à son émergence à partir d’un substrat cohérent certes, mais apparemment dépourvu de conscience. Et pourtant…