4108 - Sur les Grands Jeux

N. Lygeros

– As-tu écouté les dialogues sur les Grands Jeux ?

– De Louis-Nicolas ?

– Oui, de Clérambault…

– Comment faire autrement ?

– Que veux-tu dire ?

– N’est-ce pas le devoir ce tout organiste ?

– C’est possible… Mais tu n’es pas organiste…

– Seulement j’adore la synthèse…

– Alors tu as raison, cette écoute était indispensable.

– Il parvient à recréer l’atmosphère…

– Et l’ambiance…

– De l’église…

– De l’époque…

– Seul…

– Contre tous !

– Contre tout !

– Nous sommes d’accord…

– Seulement sur ce point ?

– D’orgue ? N’est-ce pas suffisant ?

– Je ne le voyais pas de cette manière.

– Il y en a une autre ?

– À travers le son, je vois l’époque et le temps.

– Examine seulement le temps, tu comprendras la mesure.

– Et l’époque ?

– Dans le meilleur des cas, tu n’éprouveras que la nostalgie de l’inconnu.

– La nostalgie de l’inconnu ?

– Cela semble un oxymore, je sais.

– Ce n’est pas le cas ?

– L’humanité n’est pas linéaire…

– La polycyclicité alors ?

– C’est cela même.

– Rien n’est jamais exactement le même.

– Mais tout est semblable.

– Alors la différence, d’où provient-elle ?

– De la capacité à contempler l’espèce humaine.

– À travers la nostalgie de l’inconnu ?

– Non, la mémoire du futur.

– Aussi les Grands Jeux sont temporels.

– C’est leur façon d’être humains.

– Telle est donc la mesure !