94 - Argo – L’aqueduc

N. Lygeros
Traduit du Grec par l'auteur

Argo

Ta destinée Argo* on l’observe avec crainte
mythologie et bronze ont grande renommée.
Immobile, suspendu, tel une idée rare
tu as sombré dans le ciel, éternel compagnon.
Avec le cerveau du penseur, je m’embarque avec toi
vers des songes grecs, dérobés par la force.
Constantinople ne pleure pas, un jour viendra l’heure,
aussi sois patiente et prie maintenant.

Note du traducteur

Argo : nom du navire des argonautes.

L’aqueduc

Le fameux Poliorcète* de Thessalie,
chef de Démétrias* a fait une harangue :
“Nécessité de cité, nécessité de société :
la recherche de l’eau mais aussi de l’immortalité”.
Ensuite il a érigé un grand aqueduc,
le fleuve de l’homme, la grandeur de la connaissance.
L’oeuvre après de nombreux siècles
est devenue un fossile que brisent les hivers.
Les piles qui sont restées, les voliotes d’aujourd’hui
les surnomment les dents ; chevaliers historiques,
étranges vestiges, en mourant dans l’oubli,
rétablissent la mémoire, redeviennent des mythes.