2267 - Mon ami portugais

N. Lygeros

Il parlait tant bien que mal notre langue

Et il faisait tout pour être discret.

Il cachait sa passion du monde

Et son amour de la vie.

Cependant tout cela ne changeait rien.

Il avait suffi de quelques notes de son pays

Pour couvrir son visage de larmes.

Le noir avait repris le dessus sur les couleurs

Et il m’embrassa comme si c’était la dernière fois,

Comme si c’était une scène des justes.

Depuis, chaque fois que j’écoute ces notes,

Mon ami portugais revient à mes côtés

Comme s’il ne m’avait jamais quitté.

Alors, nous buvons à la santé du soir

Où nous avons compris le sens du noir.