786 - Sur la nécessité des forces aériennes dans une armée

N. Lygeros

Traditionnellement l’infanterie représente toujours le gros des troupes d’une armée et cette masse est souvent considérée comme révélatrice de la puissance de l’armée globale du moins dans les informations réservées aux civils. Le problème principal de cette approche, c’est de ne pas tenir compte de l’apport que représente la technologie. En effet, l’un des domaines où celle-ci est primordiale, c’est la maîtrise de l’avion car cet élément requiert une haute technicité afin de pallier aux problèmes de robustesse. De plus l’aviation qui évolue par définition dans un espace à trois dimensions a une vision globale du champ de bataille qui est tout simplement inaccessible par d’autres moyens à moins de pouvoir exploiter des informations satellitaires en temps réel. En réalité, la puissance de l’aviation provient d’une part de l’appui aérien et d’autre part de l’interdiction aérienne. La première que nous avons entre autres traitée dans un précédent article consacré au couple avion-char, est dirigée contre les forces ennemies déjà présentes sur le front, en soutien aux forces terrestres amies. Alors que la seconde désigne les attaques de l’aviation contre les concentrations de troupes au sol et leurs lignes de ravitaillement. Il est clair que si l’un des deux adversaires dispose de cet instrument et lui seul alors la seule possibilité pour l’autre c’est le combat en terrain extrêmement difficile d’accès, aussi cela exclut de toute manière une attaque blindée car celle-ci a besoin d’espace pour être réalisée. Ainsi il est inutile pour une armée dépourvue d’aviation de miser sur ces chars puisque ces derniers sont pour ainsi dire immobiles par rapport à des avions et offrent donc une cible de choix. Il est donc nécessaire qu’elle se pourvoit en missiles anti-aériens afin de compenser le déséquilibre créé par la présence de l’aviation ennemie. Toute autre tentative de recherche d’équilibre est vouée à l’échec même lorsqu’il s’agit de zones militaires qui ne sont pas nécessairement des champs de batailles puisque l’interdiction aérienne les a pour cible. Les conclusions de la recherche stratégique sont donc claires en ce qui concerne la nécessité des forces aériennes dans une armée aussi les autres arguments qui tentent de montrer qu’elles ne sont pas indispensables sont tout simplement fallacieux.