706 - Le secret de la gravure (24)
N. Lygeros
Traduit du Grec par l'auteur
Il n’avait rien oublié, il n’avait perdu que sa vie dans cet étrange combat. Il regarda à nouveau avec attention l’ancienne gravure. Il tentait de voir ce qu’il ne voyait pas. Le graveur avait mis tout l’esprit du voleur dans son oeuvre. Le moindre détail était un indice caché. Son cerveau se brouilla. Il avait trouvé ce qu’il recherchait. C’était sur les vêtements des conquérants. Il ne pouvait le croire. Sur la manche droite du barbare, il y avait un signe étrange. Il prit rapidement une loupe sur la table de son maître et il le regarda avec toute son attention. A présent, il en était certain. Le maître avait raison jusqu’à un certain point. Ils avaient trahi le voleur. Le signe était le stigmate du traître. Seul le bataillon secret le connaissait. Le traître était l’un des quarante. Le maître le savait. Avec le signe, le disciple comprit lequel des quarante avait trahi le voleur. Il était connu de tous. Dans cette bataille légendaire il avait été le seul à faire preuve de lâcheté. Ensuite tous les combattants l’évitèrent. Seul le voleur le garda auprès de lui. Le disciple tentait de comprendre la raison de la trahison mortelle en regardant à nouveau la gravure. Comme avec le problème de son maître, il avait désormais toutes les données, et la solution n’était pas nécessairement devant lui. Seulement il pouvait la trouver avec les traces des souffrances du passé que le graveur avait laissées dans le bois. Avec le temps, il voyait les fantômes revivre. Peu à peu sa mémoire devenait une oeuvre avec toutes ses coulisses. L’oeuvre était le tout et lui n’était rien, seulement ce rien, ce jour là, comprit le tout.