– C’est donc ici.

– Oui.

– Devons nous aller quelque part en particulier ?

– Faisons d’abord le tour, ensuite tu me demanderas le chemin.

– Bien, maître.

– Regarde bien les maisons et les portes.

– Et les fenêtres ?

– Seulement par la suite.

– Ici le ciel est rouge.

– Ce n’est pas seulement en raison du coucher de soleil.

– De quoi alors ?

– Des pages de l’histoire.

– Des combats ?

– La guerre.

– La guerre de cent ans.

– Celle-la même.

– Des moments graves.

– Des éternités…

– Les pierres semblent blessées.

– Elles le sont.

– Ces blessures datent-elles de cette époque ?

– Les plus profondes, oui.

– Elles semblent vous toucher.

– Elles me rappellent des souvenirs.

– Des souvenirs ? De lecture, vous voulez dire.

– Pas exactement. Même s’il est vrai que je lisais aussi… ou plutôt déjà…

– Maître, quels étranges propos !

– Les propos ne sont que ce que nous disons, l’important ce sont nos pensées.

– Cependant, celles-ci je ne les perce pas toujours.

– C’est la raison de notre visite.

– Il y a une place sur la dextre.

– Il est vrai. Approchons-nous en.

– Comme vous voulez… Elle est magnifique.

– Essentielle, je dirais.

– Pourquoi donc ?

– C’est ici qu’eût lieu la bataille finale.

– Dans le coeur du village ?

– Le reste avait succombé.

– Maître, vous y étiez ?

– Je n’aurais pu faire autrement.