Elle ne recherchait aucun équilibre dans le jeu de l’orgue. Elle jouait dans son harmonie, sans aucune retenue. Ainsi c’était comme si elle écoutait sa respiration à travers tous ses tuyaux. Elle avait le même sentiment lorsqu’elle écoutait le seigneur du château.

Elle était sensible à ce non-dit qui s’exprimait de manière totalement différente car les autres ne le comprenaient pas alors qu’il était si naturel pour l’artificiel de son âme.

Elle parvenait à écouter son rythme si caractéristique. Elle n’était pas seulement une corde sympathique qui vibrait à l’unisson. Elle l’écoutait tout en jouant de son instrument pour atteindre en même temps le point d’orgue.

Et lorsqu’elle se mettait à jouer, elle pensait à chacun de ses gestes comme si c’était une chanson de l’autre siècle. Alors elle l’imaginait sans armure dans un combat où il ne cessait de se battre qu’après avoir abouti.

Ils étaient déjà ensemble à cette époque mais elle ne le réalisa que par la suite en raison de la profondeur de leur harmonie puisqu’elle respirait en lui.