Ils avaient vécu le même silence du Temps et maintenant ils devaient s’habituer au son de l’Humanité. Seul l’orgue lui avait permis de l’entendre à travers les siècles.

Âme : Je ne vous entendais qu’à travers l’orgue.

Maître : Désormais tu m’entendras aussi à travers les instruments de l’orchestre…

Âme : Après le silence de l’unique, les sons de la diversité.

Maître : Tous les instruments le méritent…

Âme : Je ne sais pas pourquoi, je voyais le violoncelle…

Maître : Car il est proche de la voix humaine tout en étant un être artificiel qui a une âme.

Âme : Comme si c’était son destin.

Maître : Tout est une question de toucher.

Âme : Je voudrais les pizzicati.

Maître : Sur le motif ?

Dans le château, il y avait toujours eu un violoncelle. Comme s’il attendait à l’ instant. Elle en prenait soin. Car elle savait qu’il devait être joué. Il allongea la pique au maximum et elle entendit les trois sol et le mi bémol du point d’orgue.