Quelques années auparavant, il avait reçu une lettre d’un jeune garçon de douzeans. Il avait été surpris pas le ton mais Princeton était Princeton, aussi tout était possible. La lettre lui demandait ce qui faisait tenir l’univers ensemble. C’est vrai que cette questionn’était pas insensée. D’ailleurs pouvait-il dire réellement qu’il n’y avait jamais songé. Non, c’était impossible. Sa fascination pour la gravitation le lui avait interdit. Cependantcomment expliquer à ce jeune garçon que même si la chose la plus incompréhensibleau monde fut que le monde fut compréhensible, il n’en était pas au point de décider quoi que ce fut sur l’avenir de l’univers et de sa courbure. Il fallait cependant lui répondre pour ne pas le laisser en plan. Il prit donc sa plume et écrivit :

Cher Hugh,
Il n’existe ni force irrésistible ni corps indéplaçable. Mais il semblerait qu’il existe un garçon têtu qui a victorieusement forcé sa voie à travers des difficultés étranges créées par lui pour cela.
Amicalement, A. Einstein.

Il n’était pas vraiment clair si ce premier contact avait eu un sens pour le Maître à penser. Mais il avait eu lieu dans la même branche d’univers. Aussi il était impossible de nier l’existence et la possibilité d’une répercussion dans le futur. Tout cela était peut-être tiré par les cheveux. Il fallait avouer que ceux du Maître à penser était longs comme des branches d’univers qu’il finit par gratter en souriant. Ce jeune garçon, c’était Hugh Everett III.