Saladin qui ne parvenait pas à ses fins dans un temps relativement court en raison de la résistance et de la persistance des Croisés Templiers et les Hospitaliers, tenta à plusieurs reprises de convaincre les princes musulmans de s’unir dans sa guerre sainte. Dans ses lettres, il parlait de la négligence, de la paresse et du peu de zèle des musulmans face aux efforts considérables des chrétiens pour rester en Terre Sainte. Cependant pour éviter de l’interpréter, il suffit de le lire. Voilà ce qu’il écrit le mois d’octobre de l’année 1189.

« Regardez les Francs, à quel point ils sont arrivés, quelle concentration ils ont réalisé, quelle fin ils cherchent, quel secours ils ont fourni, quels biens ils ont perdus et dissipés, quelles ressources ils ont accumulées et ensuite distribuées et divisées entre eux. Dans leurs nations et dans leurs îles, il n’est resté ni un roi ni un seul de leurs grands et de leurs nobles qui n’ait pas rivalisé avec son voisin dans le champ de l’assistance, imitant ses pairs par les efforts et le dévouement. Pour préserver leur foi, ils ont jugé peu de choses le don de leurs âmes et de leurs vies ; ils ont aidé leurs races impures avec toutes sortes d’armes et de guerriers aptes à combattre. Ils n’ont agi et donné que par ferveur religieuse et par enthousiasme pour leur foi. »

Si à cela nous ajoutons le fait que Richard Cœur de Lion ne séjourna que quelques mois dans le royaume d’Angleterre dans son règne qui durera une dizaine d’années et qu’il utilisa toutes ses ressources pour la Troisième Croisade alors le tableau est complet et le décor est planté pour comprendre les enjeux au cours de cette guerre et les répercussions stratégiques des choix effectués par les adversaires.