1425 - Droits de l’Homme et humour anglais
N. Lygeros
La demande anglaise sur l’érosion de certaines libertés civiles et la modification qu’elle doit amener dans la Charte des Droits Fondamentaux est tout-à-fait inadmissible. C’est sans doute le dogme de l’humour anglais qui permet d’agir de cette manière, à savoir exploiter le terrorisme dont l’infrastructure a été florissante durant des années en Angleterre afin de mettre en défaut les Droits de l’Homme. La lutte contre le terrorisme ne peut aller dans le sens de l’aliénation des droits. Il est certes courant dans la pratique anglaise de dévier des informations pour mieux les utiliser par la suite mais de là à profiter des référendums pour placer leur propre opinion nous sommes à la limite de la perfidie. Car tout le monde connaît la cause de ces résultats. Comme tout le monde connaît l’opinion de la diplomatie anglaise au sujet de la Constitution Européenne. Aussi nous ne pouvons être sensibles à ce type d’argumentation particulièrement en cette période de crise avec la question orientale. L’humour anglais est particulièrement vif en ce moment puisqu’il ose s’opposer aux réactions de l’Autriche et de la France face au problème de la simple reconnaissance de la Démocratie Chypriote. Lorsque nous examinons comment la diplomatie anglaise traite ce problème alors qu’il s’agit d’un état et de plus d’un état-membre de l’Union Européenne, nous pouvons ainsi facilement imaginer son comportement lorsqu’il s’agira d’une personne civile. Il est de plus surprenant de constater avec quelle rigueur la diplomatie veut modifier la Charte des Droits Fondamentaux étant donné qu’il s’agit d’une des rares parties du traité pour la Constitution Européenne sur laquelle il y a unanimité de la part des états-membres de l’Union Européenne. Cela vaut aussi dans le sens de l’absence de promotion de la part de cette même diplomatie en ce qui concerne la reconnaissance du génocide des Arméniens. Les droits de l’Homme, par principe, sont les mêmes pour tout le monde et pour chaque individu quelque soit les caractéristiques de ce dernier. Le discours sécuritaire n’a aucun sens ici. Nous n’avons pas à choisir entre la sécurité et notre nature humaine qui se fonde sur notre liberté de citoyen dans le cadre institutionnel. Car même la course aux armements individuels ne peut servir d’excuse puisqu’elle est en partie produite par les états dans leur volonté d’exploiter les avantages des attaques asymétriques. Le domaine des droits de l’Homme doit être sauvegardé à tout prix car il ne concerne pas seulement les états mais chaque être humain. L’Union Européenne, par nature, n’a pas besoin d’être basée sur une structure étatique. Par contre, ses fondements doivent nécessairement incorporer l’ensemble des droits de l’Homme et en particulier ceux des articles de la Charte des Droits Fondamentaux. Certains états-membres peuvent avoir d’autres positions mais le noyau fonctionnel de l’Union doit être stable et robuste afin de ne pas être sensible aux attaques étatiques subversives.