15421 - L’homme de mille ans

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Le monastère avait fermé.
Il n’attendait plus personne.
C’est du moins ce que pensaient les moines.
Il n’avait rien dit.
Il regardait le ciel.
Celui-ci serait la coupole de l’église.
Il avait appris à propos de l’interdiction.
Il fallait qu’il retrouve Pierre.
Aussi rapidement que possible, pensa-t-il.
Ainsi commença un des plus grands paradoxes du Temps.
Il fallait qu’ils courent pour marcher
aussi lentement qu’ils pouvaient sur les siècles,
comme s’il s’agissait de la mer.
Qui pourrait préparer
pour une telle marche?
Qui pourrait être au commencement ?
Celui qui était déjà prêt.
Celui qui avait vécu la fin.
C’était l’homme de mille ans.