Paris, le 29 Juin 1899 Mon Cher Conseiller, J’ai eu l’honneur d’adresser à son Excellence votre Président, la requête ci- jointe en copie. Gardant fidèlement au fond de mon cœur le souvenir agréable de nos anciennes relations, je prends la liberté de faire appel à vos lumières et particulièrement, à vos sentiments moraux et patriotiques pour m’aider à faire triompher, inchallah ! l’intérêt bien entendu de l’Etat, fortement compromis, en l’espèce, par les agissements | |
| manifestement déloyaux et rapaces de concession- naires membres d’un syndicat étranger, monopoleur au grave préjudice du Trésor Impérial. Je prie Votre Excellence dont l’avis fait justement autorité au Conseil d’Etat et en haut lieu (je le sais) de bien vouloir, dans cette affaire où mon intérêt commun avec celui d’industriels et capitalistes sérieux et honorables que je représente se confond avec celui de l’Etat, de vouloir bien, dis-je, me prêter son bienveillant et précieux appui qui contribuera, puissamment, à assurer le succès de mes démarches. Veuillez être assez indulgent pour excuser |
mon importunité et prêter, avec votre bonne grâce ordinaire, au vieil Osmanli et ancien ami, le concours qu’il sollicite de vous, à ce double titre. Je prie Votre Excellence de vouloir bien agréer, d’avance, l’expression de ma gratitude et croire à la sincère assurance de mes sentiments cordialement affectueux et dévoués. Cte E. P. de Longeville Rue d’Arras 80 | |