22138 - Contre-attaque sur le fief de Daesh

N. Lygeros

La contre-attaque française sur le fief de Daesh suite aux attentats de Paris, en raison de l’urgence de la situation, n’a pas tardé. Elle avait pour cible principale un centre décisionnel afin de mettre en avant un changement de phase dans les opérations. En effet, connaissant l’endroit où se trouvent les commanditaires, il n’est plus nécessaire de viser uniquement des camps d’entrainement ou des dépôts de munitions. C’est dans un cadre coordonné au sein même de la coalition que s’est effectué cette mission qui ne doit pas être vue comme la troisième étape d’une série d’actions mais bien comme le commencement d’une contre offensive plus globale qui ne se contentera pas d’un bombardement aérien local via des Rafales mais sera sans aucun doute soutenu par la suite par la puissance de feu associée au porte-avions Charles de Gaulle. Comme ce dernier est un bâtiment de combat de surface à propulsion nucléaire, sa présence dans la région changera la donne au moins en ce qui concerne la force de frappe française. En effet, la capacité de projection de ce porte-avions en opération extérieure dépasse la puissance de feu de l’armée de l’air. Son groupe aérien est constitué des chasseurs bombardiers Rafale Marine et Super-Etendard. Cela permet de comprendre de manière concrète que la contre-attaque lancée représente le point initial d’un changement stratégique qui a des répercussions sur le plan tactique. Il est donc évident que les attentats à Paris contrairement aux prévisions, ne sont pas la fin d’un processus d’engagement. Ainsi la politique française s’apprête à modifier sa neutralité dans le secteur car elle se rend compte qu’elle n’a plus de sens dans les circonstances actuelles et qu’il est nécessaire de prendre position le plus tôt possible.