249 - Le poste-frontière de l’oubli
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
Dans la vieille Nicosie
j’ai ressenti ta solitude,
la souffrance qui ne dépasse
les limites de ton cœur.
Dans un poste-frontière proche
à l’arrêt de nos instants
j’ai posé des baisers
sur la mémoire qui s’est déchaînée.
Les heures ont passé, midi s’est brisé.
J’ai gravi les degrés de la douleur
et par-dessus les remparts de la tristesse
m’ont blessé les plaies du temps.
Je suis descendu dans les vieilles maisons
et pris les ruelles du passé
pour retrouver notre mémoire dans le désert.
L’oubli a versé des larmes, l’été a pleuré.