25 - Sur l’avenir de la musique
N. Lygeros
Des musiciens précurseurs comme J.M. Jarre et Y. Xenakis, ne sont que des intermédiaires, indispensables, mais insuffisants. Ils forment le lien entre la musique de notre temps et celle du futur.
En effet ils ont commencé à introduire de nouvelles notions dans le domaine musical :
– la composition multidimensionnelle issue de l’inaptitude de la musique sérielle à organiser le temps et l’espace sonore.
– la conception d’une géométrie du son, qui par ce fait même, devient un objet d’un seul tenant et non plus le rassemblement d’émissions produites à l’aide de divers instruments.
– l’utilisation de la lumière dans le cadre de l’exécution, non plus comme un accessoire superflu mais comme un enrichissement nécessaire.
– l’écoute holographique.
Cependant ces innovations ne constituent que des extensions d’un domaine figé dont les frontières bien établies empêchent toute évasion sous peine d’être stigmatisé. Seule la transgression des interdits permettra aux créateurs d’accéder enfin à la liberté que la musique se vante d’offrir.
La musique actuelle doit son caractère émotionnel, à la nature même du son – phénomène vibratoire – qui a engendré tout un champ lexical autour de cette sensation. La perception de cette émotion est physique, c’est-à-dire assimilée directement par le corps, le cerveau se contente de recevoir les informations sans prendre une part véritablement active – ne pas confondre divagations avec pensées – de cette façon on assiste rapidement à un phénomène de saturation, la personne qui écoute ne peut exprimer ce qu’elle ressent ; elle ressent, c’est tout !
La musique ne doit plus être une simple traduction de l’émotion humaine, elle doit aussi être génératrice de réflexions. De plus toute considération sur le caractère universel de la musique actuelle n’est que sophisme cachant l’ignorance de la nature du cosmos. Comme le son dépend de l’élément matériel dans lequel il est produit, il devra être remplacé par la lumière puisque celle-ci plus “générale” a une existence propre même dans le vide. L’universalité de la MUSIQUE ne saurait s’établir sans l’utilisation des ondes électromagnétiques. Les propriétés des lasers dans la composition élaborée à l’aide d’outils mathématiques permettront aux créateurs de produire des oeuvres dont la beauté en mouvement sera considérablement plus grande, que les actuels hologrammes fixes qui pourtant fascinent déjà l’esprit. Mais il ne suffit pas de créer, il faut comprendre.
Ainsi c’est une théorie formelle de la MUSIQUE qu’il est nécessaire de concevoir, qui définira l’objet de son étude (géométrie, structure logique), la nature de celui-ci (ondes électromagnétiques) et sa finalité (connaissance).