26855 - Remarques sur la Résolution 621 de 1988 du Conseil des Nations Unies
N. Lygeros
A sa 2826e séance, le 20 septembre 1988, le Conseil des Nations Unies a examiné la question intitulée : la situation en ce qui concerne le Sahara occidental. Ce point est fondamental pour comprendre l’évolution de la situation non seulement du conflit mais de son avenir en termes de résolution. Sa décision commence comme suit :
Le Conseil de sécurité,
Ayant entendu un compte rendu du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur ses bons offices, menés conjointement avec le Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de l’unité africaine, conformément à la résolution 40/50 de l’Assemblée générale du 2 décembre 1985, en vue du règlement de la question du Sahara occidental.
Il est intéressant de noter que le Conseil des Nations Unies tient toujours à travailler de paire avec l’Organisation de l’unité africaine devenue en 2002 l’Union africaine. Cela indique aussi qu’une position convergente de ces deux institutions est un objectif à viser et qu’il est nécessaire de mettre en place une véritable stratégie dans ce sens.
Prenant note de l’accord de principe donné le 30 août 1988 par le Royaume du Maroc et le Frente Popular para la Liberación de Saguia el Hamra y de Rio de Oro aux propositions conjointes du Secrétaire général et du Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de l’unité africaine,
Cet accord de principe qui a permis le cessez-le-feu par la suite, est toujours d’actualité dans le cadre d’une résolution diplomatique du conflit qui peut être effectuée directement dans le cadre du mandat du Conseil des Nations Unies sans avoir besoin d’un intermédiaire institutionnel.
Soucieux d’appuyer ces efforts en vue de la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental, organisé et contrôlé par l’Organisation des Nations Unies en coopération avec l’Organisation de l’unité africaine,
1. Décide d’autoriser le Secrétaire général à nommer un représentant spécial pour le Sahara occidental;
Cette autorisation est cruciale puisqu’elle permet d’avoir une intervention directe du Conseil des Nations Unies sans passer par d’autres sources qui pourraient être plus vulnérables en termes de jeux d’influences pour des raisons qui n’ont pas à proprement parlé de rapport avec la résolution du conflit.
2. Demande au Secrétaire général de lui remettre dans les meilleurs délais possibles un rapport sur la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental et sur les moyens à mettre en œuvre en vue d’assurer son organisation et son contrôle par l’Organisation des Nations Unies, en coopération avec l’Organisation de l’unité africaine.
Ici, nous voyons le rôle majeur du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies mais aussi la volonté de celle-ci d’associer toujours l’institution devenue l’Union Africaine dans la résolution du conflit même sur le plan pratique. Cela indique clairement le désir de ne pas empiéter sur le continent africain afin de lui laisser la possibilité d’être partie prenante dans ce processus. Aussi c’est dans ce sens là que nous devons faire des efforts pour la concrétisation de ces objectifs.