29172 - La nuit qui ne finissait pas
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
Paradoxalement le froid la réveilla. Les bûches dans la cheminée étaient presque consumées. Elle se leva pour en ajouter plus. La nuit ne finissait pas. Le feu reprit et avec lui, son esprit. Ainsi, elle réalisa que le salon était plein de livres avec des références au passé. Elle avait toujours voulu être un connaisseur de l’histoire, mais la langue l’avait préoccupée. Et seulement quand elle découvrit la valeur de la stratégie, elle revint à son premier amour. Elle essaya de rassembler ses idées. Elle avait lu le roman du chevalier sans armure et avait été touchée, mais ne pouvait pas imaginer l’impensable. L’auteur avait mis des éléments historiques pour être plus plausible, mais maintenant, elle voyait que cela concernait l’histoire elle-même. Elle se souvint de ce que lui avait dit son amie, l’actrice, au sujet des Justes de Camus. Alors qu’elle avait fait tant de répétitions de la pièce, elle subit un choc quand on lui révéla qu’elle était basée sur une histoire vraie. Elle avait recouru aux sources et en avait trouvé bien plus qu’elle ne l’avait imaginé. Ainsi le théâtre parlait de la vérité et elle, elle avait essayé de faire semblant. Ainsi, elle aussi, en face de tant de documents, de témoignages, de sceaux, d’armoiries, elle voyait un autre monde parallèle et comprit l’importance de l’expression: la vie est ailleurs. A côté de l’existence des autres que protègent les autres autres. Tout simplement. Elle regarda le feu et vit la lumière noire