Télégramme S.E. Carathéodory Pacha à S.A. le Grand Vezir Constantinople Le 16 Juin 1878 N°8 | Chouraloff qui vient de me quitter me dit qu’il sort de chez les Anglais et qu’il n’a pas pu comprendre si dans la séance du Lundi ils reviendront ou non sur la question de la retraite des troupes Russes. J’ai dit ajouta-t-il à la première séance que les troupes Russes ne pouvaient quitter les environs de Constantinople parce que les Chrétiens les sui- vraient de crainte d’être maltraités par les Musulmans. C’était là tout simplement une manière d’argument. La vraie question c’est l’évacuation des forte- ressses de Choumna et de Varna que je n’ai pas voulu soulever. Qu’a-t-on fait à Constantinople pour cette question ? Le prince Lebanoff ne nous | |
| en a rien écrit. Je crois pour moi continua-t-il que ce qu’ il y aurait de mieux ce serait de nous entendre de façon que cette question ne soit pas soulevée pour le moment. On doit traiter la question de la Bulgarie du Nord à la prochaine séance ; si nous nous arrangeons l’évacuation du Choumna et de Varna sera tranchée du coup. N’êtes-vous donc pas d’avis de ne plus parler de la retraite ? Je lui répondis que si les pléni- potentiaires Russes voulaient différer cette discussion on pourrait en effet la traiter un peu plus tard, mais que comme ce n’était pas nous qui avions soulevé la question mais bien les plénipotentiaires Anglais, nous ne pouvions pas changer la marche qu’ils entendaient imprimer à cette affaire. Chou- | |
Pour le chiffre H. Odian | valoff tout en admettant qu’ en effet, c’était aux Anglais qui avaient appelé sur ce point l’attention du Congrès de s’en mêler s’ils le croyaient à propos, revint sur le même thème pour comprendre si une fois la question de la Bulgarie du nord épuisée nous ne soulèverions pas de difficulté pour Varna. J’évitai de répondre sur ce point d’une manière nette puisque nous ignorons encore comment les Anglais entameront la discussion générale à la prochaine séance. | |