49807 - Le balcon du monde

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Sauveur : Je suis sorti sur le balcon aujourd’hui pour parler aux gens. Bien sûr, personne n’attendait ma venue et ils n’ont pas particulièrement prêté attention derrière leurs fenêtres. Je ne sais pas comment tu interprètes ce fait, mais je voulais pénétrer dans leurs maisons, tandis que j’étais assis sur le balcon, mais parce qu’ils m’ont vu parler, par curiosité, ils ont ouvert leurs fenêtres. Ils voulaient parler eux aussi et je n’ai pas pu leur dire les bonnes nouvelles. Personne n’est prophète dans son pays. J’ai donc attendu qu’ils disent les leurs, ce n’étaient que des plaintes car ils se sentaient tous pressés et compressés. A un moment, après une bonne heure, ils se sont arrêtés. On aurait dit qu’ils n’avaient rien d’autre à dire et maintenant comme je n’avais pas parlé, ils étaient encore plus curieux d’apprendre ce que je voulais leur dire. Alors j’ai commencé à propos de la joie. Au début ils ont eu de la difficulté à me croire, parce qu’ils n’attendaient tant de bonnes nouvelles. Ils avaient coutume de n’entendre que des problèmes. Ils le vivaient comme si c’était une forme d’occupation, même s’il ne l’avait jamais vécue en réalité. Simplement ils faisaient une projection et considéraient que ce qu’ils vivaient étaient le pire. Alors quand ils entendraient parler de la lumière du monde et enfin de la pandémie qui n’approcherait jamais leur région, ils me regardaient avec méfiance. Mais tous connaissaient mon amour pour eux. Ainsi quelques-uns commencèrent à croire car ils savaient qui je ne leur avais jamais fait du mal et j’ai vu les premiers sourires sur leurs lèvres et leur visage devint plus lumineux. J’ai vu de mes propres yeux combien la foi en la vérité peut tout changer. Je leur ai parlé ensuite de la joie qui est indispensable pour renforcer l’amour. Alors ils ont amené leurs petits près des fenêtres, pour qu’ils voient ça aussi, qui apportait les bonnes nouvelles. Ils avaient tous le regard de l’amour et j’ai fait ce que j’ai pu pour les réjouir. Je m’adressais du balcon à chaque fenêtre et je ressentais leur chaleur. Tout cela était très humain et je voulais le partager avec toi. Dans ton siècle, ils existent d’autres choses surement, mais n’oublie jamais ce dont ont besoin les innocents. Fais ce que tu peux pour leur procurer de la joie.