5587 - L’homme à la figure triste

N. Lygeros

«Je suis mécontent de ce que j’ai fait de ces jours-ci,
car c’est très laid.
Et pourtant la figure m’intéresse
bien d’avantage que le paysage.

Tout de même je t’enverrai un dessin du zouave aujourd’hui.

Faire des études de figures
pour chercher et pour apprendre,
ce serait encore après tout pour moi
le plus court chemin de quelque chose qui vaille.»

Vincent se battait contre les moulins d’un art
qui voulait conserver ses secrets.
Il cherchait encore l’A.B.C.D. du dessin de Cassagne
À travers les paysages, il recherchait les figures.
À l’instar de Diogène, il scrutait l’horizon
pour apercevoir la rareté des hommes.
La société et les bordels ne suffisaient pas.
Son humanité désirait l’amour du prochain.
Et dans ses tableaux nous voyons
ses tentatives d’aimer autrui.
C’est en cela qu’il a fait quelque chose
qui vaille et qui vaille d’être vécu.