5773 - Sur le caractère imaginaire du temps

Ν. Lygeros

La fusion einsteinienne du temps et de l’espace dans la notion d’espace-temps, nous donne un moyen de percevoir l’entité de l’imaginaire. En effet, dans le cadre du formalisme de Minkowski, l’espace-temps est un espace à 4 dimensions. Cependant la signature de la métrique n’est pas euclidienne. Il existe donc une différence entre la dimension temporelle et les trois dimensions spatiales. L’interprétation de cette différence est possible en plongeant l’ensemble dans le corps de complexes. En effet, cette fois, il est possible de donner un sens réel aux dimensions spatiales et un sens imaginaire à la dimension temporelle. De cette manière, nous interprétons la contraction d’un objet dont la vitesse s’approche de la célérité de la lumière, comme une rotation dans l’espace complexe. Et l’aspect réel de l’objet considéré est représenté par la projection sur l’axe des réels. Si nous supposons à présent que nous évoluons dans un espace de Minkowski, fait qui est une absurdité, dans le sens strict du terme, puisque cet espace est vide de matière – il est donc par conséquent non déformé, alors, via cet isomorphisme, il est possible d’associer les caractéristiques du temps à son caractère imaginaire. Certes cela ne signifie pas que l’ensemble des propriétés du temps s’explique de cette façon à l’instar de la non-commutativité des quaternions via l’asymétrie du produit vectoriel. Néanmoins, cela offre une manière indirecte de saisir sur le plan cognitif, l’imaginaire des nombres complexes. Dans le cadre de la Relativité générale, l’espace de causalité est plus compliqué puisqu’il ne peut pas être simplement représenté par des inclusions de sphères pour la partie strictement spatiale et par des hyperboloïdes pour l’ensemble des parties. Aussi la transposition n’est pas immédiate. Et il n’est pas possible de considérer qu’il s’agit d’un transport de structure élémentaire. Néanmoins, via la covariance, nous conservons des éléments de ce caractère. Ainsi nous avons tout de même une vision de l’imaginaire même si celle-ci ne peut pas être considérée comme complète. Par conséquent, il serait opportun d’examiner dans cette perspective aussi la théorie développée par Hawking sur le temps imaginaire mais aussi celle de Sidis sur l’univers symétrique, puisque le temps y joue dans les deux cas, un rôle fondamental même si elles sont radicalement différentes.