6232 - Allegro inquieto

N. Lygeros

Dans la nuit
les pas dans la rue
sur le pavé sans sable
faisaient du bruit.
C’était la rafle.
Oui, c’était la rafle.
Aucun autre bruit.
Si ce n’est mon soupir
dans la cave
entre les bouteilles vides.

Et puis ce bruit.
La porte.
La serrure d’abord.
Elle éclata.
J’avais été trahi.
Je ne verrais donc pas
la fin de la guerre.
Pas le temps.
Trop longtemps
à vivre entre les mains
du boucher.
Je n’aurai
rien d’autre
que mon silence
pour l’affronter lui
et la mort pour me sauver
sans rien avouer
sur les miens.