6286 - L’inquiétude de Varvara Petrovna Stavroguine
N. Lygeros
« Oui, je suis inquiète. »
Elle ne mentait aucunement.
« Et vous savez très bien pourquoi.
Tous ces bruits qui courent.»
C’est vrai qu’ils ne cessaient.
« Je ne puis y ajouter foi,
mais cela me poursuit. »
La poursuite de la course folle.
« La débauche, la violence,
les duels, il insulte tout le monde,
il fréquente la lie de la société ! »
Était-ce le portrait de Dorian Gray
ou celui de Nicolas Stavroguine ?
Fallait-il revenir aux Démiurges
pour comprendre le secret ultime
d’un nihilisme en plein désarroi.
Varvara Petrovna incapable
de contenir son âme slave
préparait peu a peu la pièce
le spectacle, la représentation
au sein de cette fumée
d’un mauvais tabac d’antan
non dénué d’une certaine nostalgie.
Seulement la vue des cartes
la mettait dans tous ses états
malgré sa patience et son amitié.