6418 - Transcription de la lettre 24 de Paul Faure. (02/09/1996)

N. Lygeros

Cannes, le 2 Septembre 1996

Mon cher Nik,
Votre bonne et généreuse lettre du 21 Août
m’atteint à Cannes, à l’avant-veille d’un départ
pour la Crète et son 8e congrès international
d’études crétoises. J’y dois parler, en principe,
des Ports minoens de la côte Nord de l’île, une
cinquantaine. Tout ce qui touche les caractères
hiéroglyphiques et linéaires n’intéresse donc.
Merci de m’avoir signalé cette découverte de
Niemeier. Hélas, dans ma retraite sauvage, je
n’ai ni de revue « Pour la science » ni d’adresse de W. D.
mon collègue. Le n° de Juillet doit bien indiquer de
quelle Université (Heidelberg ?) il dépend. Écrivez-lui
donc là, pour lui demander une photo exacte et plus
parlante de son tesson (?) de poterie (pithos, ex-voto, ou
base de monument ?) et révisez votre fac-similé et
votre transcription. Telle que vous dessinez cette
inscription, je suis porté à la « lire » :

On retrouverait alors un nom de divinité créto-mycé-
nienne, telle que je la subodore dans l’étude ci-jointe, p 135.
Mon cœur bat très fort à la lecture
de votre poème Η Σημαία. je suis de votre
avis et de votre sentiment : Chypre fut grecque
pendant plus de deux mille ans et elle doit
le rester. Nous sommes entrés, depuis un quart de
siècle, dans une guerre mondiale des religions.
Les islamistes prétendent asservir les chrétiens
partout où ils se trouvent et ils réussissent
dans leur sale entreprise, d’autant plus
facilement que les chrétiens perdent leur foi,
leurs traditions, leur morale, pour sombrer
dans un infect hédonisme.
Le débat n’est pas celui du rationalisme
et du mysticisme ; il est plutôt celui du matérialisme
et de l’idéalisme, de l’épicurisme et du platonisme.
Heureux voyageur ou pèlerin de Rhodes-

la-Belle et des Sporades, ne perdez jamais la
foi ! Ας μας φυλάξει ο Θεός!
O δικός Σας