6479 - Jeu favori
N. Lygeros
« On plaçait un noyau sur trois autres en trépied.
Et, à une distance donnée, on essayait d’abattre cette construction
en lançant un autre noyau.
Celui qui réussissait ramassait les quatre noyaux.
S’il manquait son but, son noyau appartenait au possesseur du tas. »
Cette description de Camus
dans le premier homme
ne pouvait manquer d’interpeller
les petits pieds noirs d’antan
qui avaient joué maintes fois
au jeu des noyaux d’abricots,
non pour oublier leur misère,
non pour s’adapter à elle,
mais pour vivre avec elle,
comme l’ombre avec la lumière.
Refusant d’oublier même les détails,
Albert retrace sur le papier
vierge de toute histoire,
les récits d’une enfance
qui voulait vivre malgré l’absurde
malgré l’absence de nom.