6791 - Sur la position de l’homme dans la machine volante de Leonardo da Vinci

N. Lygeros

Leonardo da Vinci ne se pose pas le problème de la machine volante de manière strictement théorique comme certains le pensent lorsqu’ils le critiquent de n’être qu’un ingénieur de papier. Pourtant la lecture des carnets démontre facilement l’ineptie de ce genre. En effet dans le manuscrit consacré au vol, il ne s’interroge pas seulement sur sa nature mais aussi sur la position de l’homme qui met en marche son modèle de machine volante.

« Je conclus qu’il est plus utile d’être dans la position verticale que face à la terre, car l’instrument ne peut se renverser et d’autre part, ce serait conforme à une longue habitude. »

En l’absence d’expérience dans le domaine, Leonardo da Vinci se base sur la nature. Il choisit la position verticale et l’explique. Mais avant cela il met en avant la puissance des cuisses en tant que force motrice.

« Le mouvement d’élévation et d’abaissement proviendra de l’abaissement et de l’élévation des deux jambes ; il est d’une grande force et laisse les mains libres ; tandis que s’il s’effectuait face au sol, les jambes auraient beaucoup de difficulté à se maintenir dans les courroies des cuisses. »

Ainsi le choix de Leonardo da Vinci se justifie de deux manières : la nécessité de la puissance et le désir de liberté.

« Quand il se pose, le premier choc porte sur les pieds ; et en s’élevant ils se touchent r S t ; (notation du schéma) et après s’être élevés, ils soutiennent la machine ; et les pieds qui montent et descendent soulèvent ces pédales au-dessus du sol. »

La disposition est donc choisie en raison de son caractère fonctionnel et elle tient compte des caractéristiques humaines. Il étudie donc non seulement la machine volante mais aussi sa relation avec le corps humain. Quant à la puissance motrice de celui-ci, il l’étudie grâce à un modèle spécifique qui segmente l’expérience globale afin d’avoir des résultats partiels susceptibles d’être exploités et non extrapolés pour le vol proprement dit.

« Si l’homme pesant deux cents livres est en n (notation du schéma) qu’il soulève l’aile avec sa poulie de cent cinquante livres, cet homme sur l’appareil doué d’une force de trois cents livres s’élèverait avec deux ailes. »

Seulement pour cela il faut aussi le matériel adéquat, il donne donc aussi des précisions à ce sujet par exemple sur les ressorts.

« Prends, au lieu du ressort, des fils de fer minces et trempés, et qu’ils soient de grosseur et longueur uniformes entre les courroies, et tu auras des ressorts égaux en force et résistance, à condition que les fils soient répartis en nombre égal dans chacun. »