7355 - Remarques sur la Pascaline
N. Lygeros
– Un essai ?
– Non, trois…
– Pourquoi donc ?
– La première ne lui donnait pas satisfaction. Aussi il la modifie et peu à peu il aboutit à la seconde.
– Et la troisième ?
– Elle est radicalement différente.
– En quoi ?
– Tout d’abord les ressorts et ensuite l’idée de sautoir.
– Pour les retenues, donc…
– Précisément.
– Et cela est effectif.
– En deux ans, il fait fabriquer plus de cinquante modèles.
– Je vois. Et le brevet ?
– Ce fut difficile au début.
– Pourquoi donc,
– L’académie Mersenne n’a pas vu d’un bon œil cette tentative commerciale.
– Cela ne m’étonne guère.
– Il fit même construire un exemplaire magnifique par Mazarin !
– Mazarin ?
– Oui, lui-même.
– En as-tu une preuve ?
– Son exemplaire existe toujours.
– C’est incroyable !
– Il était même accompagné d’une Lettre dédicatoire.
– Intéressant…
– Il la signa ainsi : Blasius Pascal Patricius Arvernus Inventor.
– Cela ne manque pas d’aplomb !
– La différence fait la différence.
– Alors parvint-il à ses fins ?
– Dans un sens, oui.
– Et dans l’autre ?
– Ce ne fut pas un succès commercial.
– Soit… Était-elle au moins fonctionnelle ?
– En quelque sorte…
– Pourquoi tant de réticences ?
– Car ce n’était pas vraiment le début.
– Leibniz alors ?
– Oui, et seulement après Babbage.