75847 - La chambre irlandaise 

Ν. Λυγερός

Sans se rendre compte de la bifurcation créée par sa pensée, il se retrouva dans la chambre irlandaise, juste après avoir contemplé le jardin de la mémoire. Il était assis à son bureau, en train d’écrire à ce sujet car l’emploi de la légende avec les cygnes qui redevenaient humains après neuf cents ans, l’avait bouleversé. Il voyait encore ces enfants irlandais devenir des cygnes dans ce mémorial et il comprenait en même temps leur douleur grâce à sa compassion. Juste au-dessus de l’immense croix fluide, il avait lu les mots touchants de l’auteur irlandais qui s’adressait aux générations futures de la liberté. Aussi cet ensemble occupait son esprit et c’était pour cette raison qu’il s’était mis à écrire. D’ailleurs, sur ce bureau, il n’y avait pas de pinceaux ou de partitions. Il était donc seul avec son âme à la rencontre de la foi irlandaise qui s’était maintes fois relevée après être tombée sous les coups de la barbarie. Cette peine ressentie était présente dans tout son corps. Aussi il résistait à l’aide de sa pensée en se remémorant l’histoire de cette flèche au centre de la ville de Dublin qui avait remplacé un ancien symbole qui n’avait plus de sens après la libération du pays. Il la voyait désormais comme un immense pinceau qui dessinait la liberté au-dessus des Dublinois. C’était ainsi qu’il imaginait l’avenir de cette île dans sa chambre irlandaise.