Après avoir terminé le bleu cosmique, il pensa à la texture des tableaux de Pierre Soulages qui utilisait des reflets de la couleur noire pour créer ce qu’il nommait le noir-lumière ou l’outrenoir. Pour sa part il avait associé le bleu de la calligraphie au noir profond via l’éclat de l’essence. Aussi les reflets produisaient une luminosité surprenante. Cet effet était accentué par le demi contour bleu de l’essence. Il avait été placé de cette manière dans le plus grand respect de la chose. C’était un assemblage de l’être et de l’œuvre qui se dégageait du néant pour s’inscrire dans le temps. Le tableau était prêt. Il avait fallu attendre toutes les étapes de séchage pour voir l’aboutissement. Cela en valait la peine car c’était au final une explosion de joie qui procurait l’envie de voir l’ensemble de la création. L’obscur objet du désir était devenu plus puissante en étant la source de la lumière qui déchirait le noir pour montrer sa profondeur à tous ceux qui avaient la foi dans cette bataille du clair et de l’obscur.