83271 - Le bec de l’aigle
Ν. Lygeros
Elle connaissait la beauté de la clarinette mais elle n’avait pas imaginé celle du saxophone soprano. Il avait pour lui la similitude dans la notation avec celle-ci et dans la tessiture avec le hautbois aussi dans le répertoire classique, il était le plus utilisé de sa famille. Elle aimait sa couleur mais aussi son anche simple attachée avec une ligature car elle lui rappelait la signature de la clarinette.
Âme : Est-ce le moment ?
Maître : De toucher au métal ?
Âme : Au laiton…
Maître : Tu veux entendre la vibration de l’anche sur la facette du bec.
Âme : Je veux écouter le bec de l’aigle chanter.
Maître : Avec la puissance du métal.
Âme : Et les trois registres…
Maître : Nous aborderons aussi le Chant sacré.
C’était la première œuvre qui comportait un saxophone. Cette création de Berlioz l’avait touchée depuis la première fois. Elle avait en elle la puissance de la beauté et la magnificence de la foi. Voilà pourquoi elle voulait qu’il touche son âme de cette manière qui semblait si artificielle à l’époque. C’était un instrument à son image.