L’Humanité avait besoin de musique. C’était aussi simple que cela. Et le bruit de la société ne pouvait rien y faire. Cette nécessité était comme irrépressible. Il sentait cela profondément en lui comme si c’était un code temporel. Ses mains apprenaient peu à peu tout ce que son cerveau imaginait mais aussi comment tenir les instruments. Son amour pour l’Humanité touchait les instruments de plein fouet car ils étaient eux aussi des traverseurs du temps. C’était pour cette raison qu’il prenait tant de soin à la qualité de leur facture. Il étudiait les détails de leur corps avec passion. Chacun d’entre eux était un signe qu’il voulait transformer en trace à l’intérieur de l’œuvre. C’était sa manière à lui d’imprimer son essence. C’était sa signature temporelle dans un monde qui se contentait du présent sans respecter le passé ni se soucier du futur. Avec la trace, il donnait la preuve de l’existence de l’essence. Ce n’était pas uniquement un investissement dans le Temps mais un apport essentiel que les autres pouvaient par la suite contempler et valoriser pour atteindre eux aussi leur but. C’était comme si les âmes attendaient cette trace pour vivre au-delà de leur simple existence. Ainsi en découvrant cette mystérieuse possibilité, elles entraient dans un autre état plus profond comme une vie paradoxale. Car c’était à partir de cet événement qu’elles commençaient leur libération pour vivre pleinement en harmonie avec l’Humanité.