Elle n’avait pas l’habitude d’écouter le saxophone soprano.
Et pourtant il était de plus en plus présent
dans les compositions contemporaines.
Mais il la surprit avec une composition
bien plus ancienne qu’elle aurait pu connaître
si elle était née plus tôt
ou plutôt si elle avait connu
la lumière avant de naître.
Aussi en l’écoutant, elle fut touchée de plein fouet
par la délicatesse de l’instrument
qui était capable de l’accompagner
au moment où elle découvrait
où il habitait avec ses souvenirs posés
sur le piano de son enfance.
Il avait toujours été là
comme un élément fondamental de sa vie.
C’était son premier moyen d’évasion
qui était devenu par la suite
son instrument de création.
Mais avec le saxophone soprano
elle changea de dimension.
Elle n’était plus seulement cet obscur objet du désir.
Elle était déjà humaine
presque trop.
En d’autres termes, elle lui ressemblait
plus qu’elle ne l’avait imaginé
et maintenant elle voyait
et entendait cette réalité.
Elle était sur le point de pleurer
tellement son émotion était grande.
Mais il la toucha
et son âme comprit
qu’elle ne serait plus jamais seule.
Aussi le saxophone soprano la transporta
dans ce nouvel espace-temps
qu’elle n’avait pas imaginé.
C’était ainsi qu’elle voyait
le château de la nature.