Avant de le voir près du lac, elle n’avait pas réalisé
qu’il avait en lui cette dimension.
Elle savait qu’il y avait en lui des dimensions supérieures
qui n’étaient pas cachées
mais elles n’étaient pas accessibles à tous.
Il fallait pouvoir pénétrer dans sa pensée
pour en saisir la beauté.
Mais là devant le lac alors qu’il était seul,
elle put contempler son harmonie intérieure
car elle touchait le lac
à l’instar d’une auréole qui s’enfonçait dans l’eau.
Elle avait encore en elle le son du saxophone soprano
et elle put l’écouter parler de la Nature
et de l’Humanité.
Elle savait combien ce sujet le transformait
mais à chaque fois
c’était une nouvelle découverte
qui aurait pu être insensée dans une autre époque.
Près du lac,
elle pouvait regarder chaque détail de sa pensée
qui s’attardait sur la beauté naturelle
comme si l’artificielle avait été nécessaire
à sa réalisation temporelle.
Il parlait simplement.
Sa voix qu’elle aimait tant était douce.
Elle avait la fluidité de l’eau
qui grâce à sa plasticité n’avait pas besoin de s’adapter
ainsi elle ne changeait pas sa nature
même si elle transformait le monde
au-delà de l’horizon.
Elle regardait ses mains,
elles bougeaient à peine,
elles suivaient le flux de sa parole.
À cet instant, elle pensa
qu’il aurait pu être devant la Mer Morte.
Elle connaissait la suite
mais elle ne savait pas
si elle était prête pour cela.