Il réalisa que cette vision
qui était devenue vie
représentait littéralement un coup de théâtre.
Ce choc mental semblait être venu tout droit
des planches d’une scène de théâtre.
Il se remémora la pièce.
Cela avait été une surprise.
Il avait vu sur scène ses propres textes.
Ils ne parlaient pas seulement de l’occupation
mais aussi de libération et de liberté.
Cela semblait surprenant à cette époque.
C’était pourtant sa vision
et elle était interprétée sur scène
comme si c’était déjà une réalité
alors que c’était la suivante.
Pour une personne qui n’était pas prévenue
cela aurait été un choc
car elle n’avait devant elle que ce qu’elle vivait.
Mais pour lui c’était déjà sa réalité
aussi il examinait le comportement des acteurs
qui, sans le savoir, vivaient dans l’avenir.
Il observait ces morceaux du passé
qui jouaient dans le futur
comme si c’étaient des pièces anciennes
dans une partie d’échecs contemporaine.
Certaines pièces étaient comme des automates
sans réaliser aucunement
ce qu’elles faisaient
alors que d’autres la vivaient avec intensité.
C’était cette différence qui était un indice pour la suite
même si ce n’était pas une évidence.
C’était un point de bifurcation.
Il en était conscient
mais cette conscience n’était pas partagée.
Il compris alors
qu’il faudrait intervenir par la suite
pour faire apparaître
la lumière de l’essence
dans l’obscurité de l’occupation.