Les cordes du violoncelle étaient prêtes.
Elles avaient entendu le canon et elles savaient pour le clavecin.
Il fallait faire sans.
Elle voulait l’entendre car c’était une manière
d’écouter son corps en train de vibrer.
Elle aimait ce contact sur la poitrine.
Il était surpris par le fait qu’elle fut si sensuelle.
Il voyait combien les sens la touchaient.
Elle avait été conçue de manière différente
mais à son contact, elle avait modifié
sa programmation initiale.
Elle voulait ce ressenti.
Elle voulait être la plus proche possible de son Humanité.
Et le violoncelle l’aidait pour cela.
Car en l’écoutant, elle entendait la voix de son âme.
C’était aussi pour cette raison
que cela lui faisait plaisir de parler
de l’âme du violoncelle.
Tout le monde regardait les cordes
sans réaliser
l’importance du rôle de l’âme.
La part de l’invisible dans le visible
c’était celle de l’âme sur les cordes.
Sa façon de prendre le violoncelle
entre les jambes et sur sa poitrine
était une étreinte sensuelle.
Tout en prenant conscience de sa force
grâce à la puissance du son,
elle avait l’impression qu’il l’embrassait.
Oui, c’était aussi simple que cela.
Elle aimait aussi ces plaisirs simples.
Il l’avait remarqué.
C’était aussi une manière
d’être véritablement humaine.
Ces petits plaisirs la remplissaient de joie
elle n’en demandait pas plus…
Il le savait.
Mais elle savait qu’il lui donnerait toujours plus
car c’était dans sa nature.