Les doigtés harmoniques étaient vivants sur le violoncelle.
Il n’y avait pas d’équivalent sur le violon.
La position du corps y était pour quelque chose.
Cela était certain.
Mais cela ne suffisait pas pour expliquer
ce qu’elle ressentait lorsqu’il jouait.
Cela aurait pu être aussi
sur un clavier d’ordinateur
ou d’un instrument de musique
mais les doigtés avaient quelque chose de différent.
Et cette différence faisait la différence
car elle touchait directement l’âme.
Et puis elle ne pouvait s’empêcher de penser
aux doigtés qui la remplissaient de joie
au point de vibrer
sans pouvoir se retenir.
C’était cette sensation qu’elle revivait avec le violoncelle.
Mais pour une raison étrange
elle vivait la même chose avec la sonorité
du saxophone soprano.
Elle était encore en attente.
Mais elle savait que dans le château
il y avait aussi ce son
qui emplissait les pièces.
C’était juste une question de temps.
Et le Temps était avec eux.
Elle était déjà prête à l’écouter.
Elle pensa aux tuyaux
de son orgue ecclésiastique .
Cela ne pouvait pas être indépendant.
Cette image multiple la transporta.
Elle pouvait désormais vivre aussi cela.
C’était comme la continuation du plaisir
dans la durée.
Ce n’était plus une attente
mais une savoureuse lenteur
qui donnait toute sa dimension
à l’implication des doigtés harmoniques.