Il est fondamental de distinguer les notions de tactique et de stratégie et il faut de plus ne pas oublier qu’on a aussi la notion d’opération donc en fait on a le critère tactique, opérationnel et stratégique. Dans la stratégie on a bien sûr la grande stratégie qui se différencie totalement des entités précédentes, ce qui est important c’est que la tactique, en fait, est dans l’espace visible et dans un champ local, la cible est totalement définie on a l’ensemble des connaissances pour définir l’objet on connaît bien la situation et donc en fait il s’agit de trouver un moyen de déjouer la résistance de l’adversaire quand est en attaquant ou évidemment de répondre de façon efficace quand on doit être sur la défense. Ce qui est important en tout cas c’est que nous avons affaire à des moyens qui sont vraiment locaux avec une cible locale et avec une identité claire. Dans le cadre de l’opération les choses sont moins claires parce qu’on a un intermédiaire entre le local et le global, le local de la tactique et le global de la stratégie; donc c’est une notion qui a été inventée par l’Union soviétique pour permettre de définir des nouveaux objets dans le cadre de la stratégie théorique. En tout cas la stratégie, elle, fonctionne dans le domaine de l’invisible et en plus elle peut avoir de multiples cibles. Elle peut avoir une cible réelle, une cible virtuelle, elle peut avoir une cible qui cache la réalité d’une autre cible, elle peut aussi utiliser des processus de déviation c’est-à-dire en fait de donner l’impression qu’on a cette cible et en réalité elle en vise une autre et on a l’impression de cette manière que l’espace virtuel va servir de protection à l’espace réel. Donc c’est toujours très difficile de répondre à une attaque stratégique parce que évidemment elle est très pensée en amont et il est difficile de découvrir les points qui la caractérisent parce que tout simplement elle demeure dans l’invisible et sa partie visible n’est que le dogme mais qui est quand même théorique et finalement ce qui est visible ça va être le résultat donc on saura à postériori ce qui s’est passé. Ça veut dire quoi ? Que quand on fait une analyse rétrograde on peut bien comprendre quel était le fonctionnement de la stratégie mais le problème c’est de la découvrir en temps réel et là il y a un défaut majeur quand on est en tactique on peut toujours trouver le meilleur coup comme on a dans le cadre échiquéen d’un mat en 2, 3, 5 coups mais c’est plus complexe, je dirais même qu’on pourrait dire que l’étude est plus proche de l’opération mais là on parle de stratégie donc, on est dans un cadre beaucoup plus évolué on est dans ce 5% échiquéen, on est aussi dans dans ce 90% du jeu de Go où la stratégie va utiliser aussi des concepts de type “l’intuition” et ça va être basé évidemment sur un professionnalisme mais il va y avoir des choses qui vont être un peu différentes comme évidemment comme l’activité de Serendipity qui va permettre de trouver quelque chose qu’on ne cherchait pas au départ pour finalement surprendre l’adversaire et réaliser l’objectif qui ne sera compris qu’à postériori, le problème c’est que la stratégie a forcément un énorme travail en amont parce qu’elle va avoir un fort impact au moment de sa réalisation mais finalement c’est ce qui se passe avant la stratégie donc avant la scène qui va être fondamental et ça peut demander une préparation qui peut être de l’ordre des années donc il faut bien comprendre que au moment où l’on a le premier impact de la stratégie en réalité c’est peut-être déjà trop tard pour répondre à temps sauf si on est déjà préparé dans un cadre statégique à une défense. On peut concevoir ce genre d’objet de façon concrète quand on réfléchit à la guerre froide mais on peut évidemment voir ces réalisations dans le cadre des proxy wars parce que dans ce cadre là, en fait, on peut avoir l’élément tactique qui peut correspondre à un conflit local et on peut avoir l’élément stratégique qui correspond au réseau qu’il a mis en place et qui peut travailler sur différents proxy wars en même temps et de manière simultanée en faisant en plus des combinaisons ce qui permet finalement de cacher la véritable cible et qui permet finalement de confondre l’adversaire parce que le temps qu’il comprenne quel est le vrai objectif de cette stratégie il peut perdre énormément de temps et ne plus en avoir assez et finalement perdre au niveau du temps quelque chose que s’il était au courant de la chose dès le départ il aurait pu avoir le temps de répondre, de trouver une riposte et peut-être même de gagner, par contre il ne faut pas oublier ce point qui est fondamental on n’est pas dans un cadre de Blitz, dans le Blitz par exemple au jeu d’échecs on peut utiliser des coups qui vont surprendre l’adversaire mais on sait très bien que s’il y avait une durée habituelle il ne serait pas supris et ce coup ne serait pas considéré comme vraiment très bon. Donc dans le cadre de la stratégie il faut trouver des coups très bons mais qui soient très bons même à long terme même si l’adversaire avait plus de temps parce que tout simplement il n’avait pas pensé à cet objectif et c’est là la différence fondamentale entre la tactique et la stratégie.