86006 - Transcription: Manipulation des réseaux sociaux à la soviétique

N. Lygeros

Lorsque nous parlons de vestiges de la guerre froide dans le domaine de la géopolitique, beaucoup de Français pensent que ce sont des exagérations et qu’en réalité tout cela appartient au passé, en réalité on voit par les faits que le réseau russe s’organise exactement de la même façon que l’était le réseau soviétique. Donc il y a un réseau de propagande active qui influence les réseaux sociaux qui créent des faux comptes dans les différentes plateformes pour relayer, diffuser, amplifier des informations qui ne sont évidemment pas vraies, mais en tout cas qui finissent par influencer les gens qui sont sensibles. Donc ce qu’on pensait de l’Union Soviétique au moment de la guerre froide et cela appartient à l’histoire, maintenant on le voit se faire de manière concrète par la Russie de nos jours, donc on a finalement une sorte de pont entre le passé soviétique et le présent russe avec les mêmes techniques, la même désinformation, la seule chose qui change, c’est qu’on utilise des moyens technologiques plus avancés, on peut utiliser même de l’intelligence artificielle pour fabriquer des images et en tout cas produire des événements de manière totalement artificielle et les amplifier de manière à ce que tout le monde pense qu’ils ont une considérable influence. Mais en réalité c’est le réseau social lui-même qui finit par amplifier cette fake news, parce que tout simplement il y a beaucoup de personnes qui pensent que c’est impossible qu’il y ait une telle manipulation et pourtant l’Union Soviétique à travers ses vestiges joue encore ce rôle dans la Russie actuelle parce que, tout simplement, ce sont des outils tout à fait courants qui sont même pas considérés comme des outils fallacieux. C’est une opération psychologique classique de la part de la Russie, elle considère que cela est faisable à partir du moment où c’est faisable et cela a un résultat, pourquoi ne pas le faire, pourquoi ne pas influencer les autres, on l’a vu dans le cadre de la crise ukrainienne, on le voit dans le cadre de la crise au Moyen-Orient et maintenant on le voit de façon plus concrète dans le cadre de l’antisémitisme. Alors, il faut être prudent, il faut faire attention, ce n’est pas la peine de rediffuser des informations qu’on n’a pas vérifiées et il faut faire attention évidemment non seulement aux faux contes, mais aussi aux fausses plateformes qui installent des données qui n’ont pas de sens et sur lesquelles reposent les témoignages des faux contes.