1778 - Du problème de la conscience à la vision de Penrose
N. Lygeros
Même si le problème de la conscience semble fondamental dans le cadre de la philosophie, il acquiert des aspects tout à fait concrets via la cognition, aussi bien en cybernétique qu’en robotique. Via l’intelligence artificielle en 1956 et la vie artificielle en 1987, le problème de la conscience a changé fondamentalement de nature. Non pas parce qu’il serait cette fois étudié dans un champ réductionniste ou mécaniste mais en raison de la complexité des machines non linéaires. Celles-ci permettent d’étudier plus profondément certains mécanismes qui pourraient sembler triviaux pour une approche philosophique. Les problèmes qu’affrontent aussi bien la vie et l’intelligence artificielles nécessitent d’envisager de nouvelles méthodologies. Ainsi le problème de la cognition via le comportementalisme de Brooks peut être interprété comme une projection mentale de l’observateur. Car bien souvent la perception et l’action suffisent en matière de robotique même dans des conditions extrêmes comme celles de l’exploration de la planète Mars. Dans cette nouvelle optique, il est toujours possible d’envisager des théories encore inconnues qui expliqueraient nos problèmes actuels tout en étant conscients du paradigme des théories à variables cachées vis-à-vis de la théorie de la mécanique quantique. C’est dans ce sens qu’il faut examiner la vision de Penrose. Ce dernier ne propose pas tout à fait une théorie absolument indépendante de tout ce que nous connaissons mais il suggère des techniques intrinsèquement multidisciplinaires. Ainsi pour Penrose, il ne s’agit pas d’aborder le problème de la conscience dans un cadre strictement biologique en raison du fait qu’il concerne l’humain. En effet, nous savons désormais et ce, de manière concrète en chimie que le phénomène d’hyperconjugaison est dominant. Alors qu’auparavant, il était considéré que les phénomènes quantiques ne peuvent être dominants que dans le champ strictement corpusculaire.