1476 - De la non reconnaissance à la désinformation
N. Lygeros
La récente résolution du parlement européen au sujet de la reconnaissance du génocide des Arméniens en tant que condition préalable à l’adhésion de la Turquie pour être appréciée à sa juste valeur doit être complétée par l’étude de l’article du ministre des affaires étrangères. En effet à l’occasion du colloque intitulé Ottoman-Armenians during the Breakup of the Empire, M. Gül a explicité la vision turque du génocide des Arméniens. Notre note a pour but d’analyser cette nouvelle forme de désinformation.
The history of Turkish-Armenian relations is one of a coexistence and common life of almost 1,000 years.
Il est surprenant de voir les choses présentées ainsi lorsque nous savons qu’au XVΙe siècle nous pouvons déjà parler d’invasion turque et qu’il existe des dates symboliques comme celle de la résistance arménienne de 1894-1896 et celle du génocide de 1915.
During the course of this period, the Turkish and Armenian peoples have contributed to each other’s culture, prosperity and security.
Ceci est un exemple désormais classique de désinformation. Il est difficile de percevoir quel est l’apport culturel de la Turquie à l’Arménie. Et il est encore plus difficile de réaliser en quoi les Turcs ont contribué dans le domaine de la sécurité auprès des Arméniens. Une seule chose est certaine, grâce aux Turcs 1.500.000 Arméniens ont découvert la culture de la terre et se trouvent désormais éternellement en sécurité.
We should not ignore this reality when we examine the tragic period when the Ottoman Empire was crumbling and the Turks and Armenians were suffering deeply, like all other peoples of the empire.
Ici, nous voyons un processus qui symétrise les rôles du bourreau et de la victime. Les Arméniens ont vécu une tragédie grâce à la volonté des Turcs de les éliminer. Devons-nous en déduire d’après les propos de M. Gül que les Turcs se sont tués à la tâche ?
Some serious and very dangerous trends, from xenophobia to racism and from anti-Semitism to attitudes against Muslims, are present and are on the rise today, even in societies that represent the highest level of contemporary civilization.
Certains spécialistes ne pourront s’empêcher de constater le ridicule du propos. La Turquie qui est responsable de l’élimination de tous les peuples non musulmans de son territoire, tente d’exploiter une comparaison avec la Shoah alors que nous savons que ce génocide s’est modelé sur celui des Arméniens.
It is a source of pleasure that such a psychology does not exist between the Turks and Armenians.
Cette affirmation n’est pas seulement mensongère et fallacieuse mais elle ne correspond ni à l’esprit ni à la réalité que nous vivons et qui se définit par la haine des Turcs envers tout ce qui est arménien. M. Gül se voulait sans doute diplomate mais sa peur ne dépasse pas encore sa haine.