977 - Remarques sur le test de Raven
N. Lygeros
Comme le test de Raven représente l’archétype des tests non verbaux classiques, il nous semble opportun de nous positionner en tant que créateur de tests extrêmes. Le test de Raven a été créé en 1938 afin de mesurer le facteur g, introduit par la théorie de Spearman et c’est en ce sens que nous considérons qu’il a ouvert la voie dans ce domaine. Il est basé sur la reconnaissance de schémas géométriques sans éléments verbaux afin d’être plus proche du g-factor. Via cela, il s’apparente aussi au champ de la théorie des schémas mentaux. Néanmoins, il n’utilise essentiellement que la déduction comme procédure mentale sans faire appel à l’abduction ce qui représente pour nous une faiblesse théorique. Le test de Raven a une présentation uniforme qui facilite la reconnaissance des problèmes mais élimine la possibilité d’une divergence négative. Il existe actuellement trois versions de ce test :
Coloured Progressive Matrices (5-11) 36 items
Standard Progressive Matrices (Adult) 60 items
Advanced Progressive Matrices (HIQ).
Nos remarques ne concernent essentiellement que la dernière version. Celle-ci s’appuie sur deux facteurs fondamentaux. Le premier est constitué par les items qui comportent des additions et des soustractions de schémas. Il met en évidence la capacité de prise de décisions rapides et la conceptualisation de situations dans lesquelles la relation qui existe entre la partie et le tout, est importante. Cela va dans le sens de ce que nous nommons par ailleurs la mentalité fractale. Le second facteur est constitué par la capacité mécanique et la visualisation du comportement de la continuité. Bien que ce facteur diffère de l’autre par définition, certains items peuvent appartenir à l’intersection des deux. Néanmoins comme nous l’avons déjà indiqué, les deux facteurs sont fortement déductifs. Il va de soi que cela provient de la continuité d’unicité de la solution des items mais cela ne suffit pas lorsqu’il s’agit de mesurer le quotient intellectuel d’individus sévèrement surdoués.
De manière générale, nous considérons que le test de Raven représente effectivement un excellent outil pour mesurer non seulement l’intelligence non verbale mais aussi le facteur g de Spearman tant que la déviation ne dépasse pas les trois sigmas. Dans ce spectre, le test de Raven peut fournir des informations importantes sur le développement de l’individu. Au delà comme nous l’avons précisé via la hiérarchie hyperbolique, l’action des deux facteurs n’est plus suffisante pour mesurer l’étendue du spectre cognitif. Après immersion du test de Raven dans le noyau des tests non verbaux extrêmes, nous considérons ces derniers comme des prolongements non analytiques de celui-ci. Le test de Raven est pour ainsi dire optimal dans la partie linéaire de la courbe mais il doit nécessairement être complété dans la partie hyperbolique.