476 - Traduction : Exodes massifs et déplacement de populations de Kyriakos Kalattas
N. Lygeros
Monsieur le président, Chypre est un pays très petit avec une population de seulement 700.000 habitants. 37% territoire est sous occupation turque depuis 1974. Après l’invasion la Turquie a procédé au nettoyage ethnique de la population composée de 180.000 chypriotes grecs et a opté pour une politique systématique et délibérée pour remplacer les réfugiés expulsés par l’introduction d’un nombre de plus en plus important de colons du continent, qui excède maintenant 100.000, pour changer la démographie du pays. Ceci est naturellement une violation de la convention de Genève. Une série de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies exige la réunification de l’île, le retrait des troupes turques et des colons du continent, et le retour des réfugiés dans leurs maisons. La Turquie a refusé de mettre en application ces résolutions, comme elle rejette les jugements répétés de la cour de droits de l’Homme du Conseil de l’Europe qui a condamné Ankara pour la violation les droits des réfugiés chypriotes grecs en refusant de leur permettre de retourner dans leurs maisons et de retrouver et jouir de leurs propriétés. On accorde aux colons la “citoyenneté” d’un état qui n’est pas reconnu par le Conseil de sécurité mais seulement par la Turquie qui y maintient 40.000 hommes armés. Avec l’octroi de la citoyenneté les colons usurpent aussi les propriétés des Chypriotes grecs expulsés de force. Les parties chypriotes turques d’opposition groupés dans l’alliance ”Ce pays est à nous” protestent contre le nombre de plus en plus important constamment des colons et ont exigé le retrait des colons et des troupes turques. L’alliance se plaint que les colons dépassent les Chypriotes en nombre et les Turcs autochtones forment le plus grand bloc de vote soutenant l’occupation turque.
Monsieur le président
En conclusion, permettez-moi d’exprimer la déception profonde du peuple chypriote envers la tolérance de la communauté internationale. De plus, permettez-moi d’exprimer la déception encore plus profonde du peuple chypriote sur l’attitude du sécrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, exprimée dans son plan pour la réunification de Chypre. Ce plan rejette les droits des réfugiés de retrouver leurs propriétés, et accepte le droit des colons de rester, pour des raisons humanitaires. Cependant serait-il juste de permettre à un colon illégal de continuer d’occuper la maison d’une famille chypriote grecque de réfugiés, alors que la famille elle-même, pour des prétendues considérations de sécurité, est déchue de ses droits ? Permettez-moi de finir en citant M. Kofi Annan à propos de la sécurité et des droits de l’homme quand il s’est adressé au Conseil de sécurité en octobre dernier. ”Rechercher la sécurité aux dépens des droits de l’homme c’est avoir la vue courte et c’est contradictoire en soi, de plus à long terme, cela conduit à un échec.”
Merci monsieur le président.