L’un des constituants fondamentaux de notre scénario intitulé Les ombres de la tour et de notre mime Silence pour cinq personnages c’est le rêve. Non pas le rêve dans le sens onirique, ni psychologique du terme mais dans celui de l’imaginaire. Cet imaginaire qui simule une réalité et qui ne peut être simulé par cette réalité. Cette virtualité qui est plus puissante que la réalité elle-même.
Dans ce monde virtuel tout a un sens sans qu’il soit nécessaire de le valider par une expérience réelle. Il existe en soi. Et toute existence est équivalente à une autre. Il ne s’agit donc pas simplement du monde mais de celui des possibles, de tous les possibles même de ceux qui ne seront jamais réalisables et donc possibles dans la réalité. Dans ce monde potentiel, une pensée réelle existe et se développe indépendamment de la réalité.

Si nous considérons à présent l’homme dans ce nouvel espace fibré alors sa vie n’est qu’une trajectoire possible dans un monde qui gère même l’impossible. Aussi dans ce cadre, la pensée normale doit se contenter d’être une restriction. La vie d’un homme n’est alors qu’une simplification d’un rêve mais sa cohérence appartient à cet univers ramifié. Elle n’est donc pas nécessairement dans la réalité vécue. Dans ce plongement de la réalité dans cette structure nous retrouvons celui des corps en algèbre. Des lois qui semblent arbitraires ou artificielles dans un corps donné prennent sens et s’expliquent lorsque ces corps sont plongés dans des corps plus vastes. De même il existe aussi un centre qui conserve ses propriétés et même hors de son champ naturel. Il est vrai que ce centre peut être réduit mais il existe et il est en relation potentielle avec l’ensemble de ce monde.

Sur le plan humain, le centre de ce nouveau corps c’est la pensée ou l’esprit d’un homme. Son corps et son cerveau qui appartiennent à la réalité ne peuvent avoir de contact direct avec le monde potentiel tandis que la pensée grâce à sa potentialité propre conserve ses propriétés et peut atteindre cette super-entité noétique.