207 - On intellect, altruism and meaning of life (with Joe Filippov).
J. Filippov, N. Lygeros
The human: biological part and intellectual part are separate to a great degree, though interconnected. Let’s consider (1) biological part, with intellectual part and connections between parts totally removed from consideration, and (2) intellectual one, with biological part and connections removed, too. Below, under the term “organism” we mean, for example, “human”.
The first. Life and actions of biological part do not have any meaning, because meaning is a property of intellectual part. That is, the meaning is not a property of biological part. Other properties of the biological part include: reflexive (instinctive) actions, struggle for existence, pleasures caused by eating, by sleeping, by physical exercises, by sex, and other pleasures that are produced by biological mechanisms of perception. Properties of the biological part also include certain (healthy and unhealthy) addictions and conditions: for example, unhealthy addictions to smoking, alcohol, drugs. About the struggle for existence: provided that two organisms exist, and that we have a closed space for their existence, and that total sum of resources in that space is not enough for two to continue to live, then one or two organisms should die, for example, because the other organism has consumed all the resources. That is, each of the counterparts of the struggle wants to continue its existence, and therefore wants to stop each other’s existence if needed. That is the life of biological beings. (Biology, Competition, Ego, Devil, Complexity, Life).
The second. Life and actions of intellectual part produce a meaning, which is an entity able to live (to exist) without initial carrier and producer of the meaning. About the struggle for existence: provided that some set of organisms produce two thoughts, ideas, then, in the space of ideas, there is single goal: the truth. That is, each of the counterparts of the struggle wants to continue its existence if it is true (itself), and to stop its existence if it is false (itself). This is the life of ideas. (Mind, Collaboration, Altruism, God, Simplicity, Death).
La séparation idéalisée du corps et de l’esprit bien qu’elle soit élégante dans son approche et qu’elle permette d’établir des analogies fructueuses entre ces deux entités n’en demeure pas moins une vue de l’esprit. Car l’homme constitue un assemblage irréductible du corps et de l’esprit.
A priori l’esprit est l’émergence intellectuelle de la complexité de la matière corporelle. A posteriori le corps est l’extension physique de l’esprit. Ce modèle comporte deux sens symétriques. Et le choix de l’un d’entre eux ne peut être qu’idéologique. Seulement seul l’esprit peut le faire aussi il le fait pour se caractériser.
De nombreuses activités considérées comme exclusivement corporelles concernent aussi le mental. C’est le cas par exemple du sommeil dont l’une des phases est le sommeil paradoxal. Parce que le paradoxe du sommeil paradoxal c’est qu’il ne soit pas sommeil. De plus le sommeil perd en partie son sens naturel lorsque l’on considère le cas des dauphins qui ne dorment que d’un seul hémisphère cérébral.
C’est aussi le cas de la nourriture. Telle quelle l’action de se nourrir peut ne paraître que comme une activité nécessaire à la survie de l’être. Or si l’on étudie cette activité humaine, il est aisé de se rendre compte qu’elle a été enrichie par des composantes sociales, culturelles et traditionnelles qui ne sont pas le propre du corps mais celui de l’esprit en société. Sans oublier l’aspect esthétique que possède cette activité régie par des règles spécifiques.
Il en est aussi exactement de même pour l’activité sexuelle. Car elle ne peut être réduite à une activité nécessaire à la procréation et ce depuis plusieurs siècles puisque c’est de cette époque que date des textes comme le Kama Sutra. C’est pour ainsi dire un truisme que de remarquer l’importance du sexe dans toutes les grandes civilisations et leur cosmogonie respectives. Car le sexe est un universel humain.
A partir de ces différents éléments nous avons mis en évidence qu’il est difficile d’établir une frontière explicite entre le corps et l’esprit et ce même dans des domaines apparemment clairement corporels. Il est donc plus consistant et cohérent de considérer le corps et l’esprit comme une complémentarité duale.
Cette situation devient plus complexe dans le cadre d’une intelligence extrême. Cette dernière de par sa nature développe une sorte de solipsisme intellectuel afin de construire un modèle mental de la réalité. Seulement la présence de cette caractéristique a pour conséquence apparemment paradoxale le développement analogue d’une hypersensibilité au monde extérieur et celle provient de l’interférence entre le corps et le monde. Ainsi l’extension corporelle du cerveau augmente sa sensibilité au point que cette dernière devient une sorte d’altruisme émotionnel.
Nous retrouvons ainsi l’idée que le génie universel est la synthèse diachronique du solipsisme intellectuel et de l’altruisme émotionnel i.e. l’aboutissement extrême de la complémentarité duale du corps et de l’esprit.