Télégramme S. E. Carathéodory Pacha à S. A. le grand Vézir Constantinople Berlin le 17 Juin 1878 N° 13 | Dans la séance d’aujourd’hui nous avons présenté l’expression de nos regrets pour n’avoir pu assister par suite d’un accident de mer à la séance d’ouverture. Salisbury a lu un document dans lequel il a soutenu l’admission de la Grèce disant que les Slaves qui sont protégés dans le Congrès par les Russes veulent étouffer en Turquie l’élément grec. Bismark proposa la discussion de cette proposition à un autre jour pour permettre l’impression du document. Gortchakoff néanmoins insista pour dire que la Russie n’était pas seulement la protectrice des Slaves mais de tous les Chrétiens en général. – Wad- dington proposa que la Grèce soit invitée à exposer ses vœux toutes les fois que le Congrès jugera convenable de l’entendre pour des questions qui l’intéressent particulièrement. Ensuite Bismarc a donné lecture du 1er paragraphe de l’article 6 du traité pour demander si quelqu’un avait des observations à y faire. Salisbury après avoir dit qu’il fallait empêcher la Russie de trop abaisser l’indépendance de la Turquie soumit deux propositions. 1° Formation d’une principauté autonome et tributaire au nord des Balkans, 2° Au Sud une province sous l’autorité militaire et politique du Sultan | |
| Il a ajouté que le sud des Balkans aurait des garanties d’autonomie ou quelque chose d’analogue. Chouvaloff ré- clama contre une phrase de Salis- bury qui avait dit que les résultats du traité de S. Stéfano ne soient pas entièrement effacés. Comme intermédiaire entre le trac é de S. Sté- fano et celui proposé par Salisbury il désirait que le Congrès s’occupât du tracé de la Conférence de Constantinople. Bismarc, alors prenant la parole dit que les plénipotentiaires Russes ne pouvaient entrer dans la discussion des propositions de Salisbury avant qu’ils ne fussent plus ou moins fixés sur le mode d’organisation qu’on voulait donner à la partie Sud des Balkans, pour laquelle il employai l’expression de Roumélie, et demanda si les Anglais étaient en état d’ exposer leurs idées sur ce point. Salisbury proposa alors la remise de la conti- nuation de cette discussion attendu qu’il était toujours très délicat de formuler des institutions et qu’il fallait accorder quelques heures pour cela. Bismarc accepta. | |
pour le chiffre H. Odian | Laissant alors de côté la discussion paragraphe par para- graphe du traité de S. Stéfano il engagea les plénipotentiaires d’Autriche d’Angleterre et de Russie à discuter entre eux les propositions de Salisbury afin d’arriver si possible à rapprocher leurs idées dans l’intervalle. La prochaine séance dans laquelle sera discutée l’admission de la Grèce et les propositions de Salisbury a été renvoyée à Mercredi. | |