1619 - Urgences arméniennes
N. Lygeros
Dans le cadre des recours qui doivent être effectués auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, il est nécessaire de s’acquitter de deux tâches primordiales.
Tout d’abord, il est vital que toutes les structures arméniennes adéquates mettent en place et ce, indépendamment du fait de savoir si les recours vont être effectifs, des services de traductions d’osmanli (turc ottoman). Car les spécialistes de cette langue se font de plus en plus rares. Surtout lorsqu’il s’agit d’avoir des traductions assermentées. Car les actes de propriétés des Arméniens sont antérieurs à la romanisation de la langue turque et donc écrits en caractères arabes d’une part et dans une langue qui en raison de l’absence de vocalisation du squelette consonantique est plus difficile à lire et par conséquent à interpréter. Or les traductions doivent être parfaites afin de ne pas être contestées par la suite au cours de la procédure à suivre pour effectuer le recours européen. Que la traduction soit faite en arménien, en anglais ou en français n’a pas d’importance linguistique. Cependant comme la Cour Européenne des Droits de l’Homme se trouve à Strasbourg et que le français est moins courant dans les services turcs, il est stratégiquement plus efficace de choisir le français.
L’autre point vital qui est indépendant du premier, pose un problème interne. En effet, certains Arméniens à la solde des Turcs, parviennent à s’emparer des actes de propriétés d’autres Arméniens sous prétexte d’intenter des procès en justice sur le sol turc. En réalité, ces procès n’ont pour but que de racheter à très bas prix les actes afin que l’Arménien initialement détenteur ne puisse revendiquer quoi que ce soit par la suite. De cette manière, la Turquie achète « légalement » des terres arméniennes. Il existe de nombreux combattants de la paix parmi les Arméniens et c’est à eux que nous nous adressons pour dénoncer ces personnes prêtes à marchander la terre de leurs ancêtres. Il est important de comprendre que cette opération désarme tout système de recours. Aussi il est urgent de le faire savoir aux nôtres et ce, le plus tôt possible. Les recours européens sont toujours nominatifs, jamais collectifs et ne représentent pas un remboursement en échange de l’acte de propriété. Ainsi si vous entrez en contact avec une personne qui prétend « regrouper » des affaires, sachez que c’est suspect. Il est alors important de prévenir des associations arméniennes ou même la Fondation Altrouismos afin de mettre au courant les victimes potentielles.
Ces deux points ne concernent pas directement les recours européens mais il est fondamental d’en mesurer les conséquences pour l’ensemble de la Cause arménienne. Avec les recours européens, chaque Arménien peut participer de manière active au combat arménien. S’il ne désire pas participer à cette action, au moins qu’il n’abandonne pas ses droits en les vendant à bas prix. Voilà l’objet de cette mise au point qu’il serait judicieux de diffuser le plus largement possible.