Auparavant elle ne s’était jamais rendu compte
à quel point elle était le corps de sa pensée.
C’était pour ainsi dire un paradoxe
puisqu’elle était par nature,
un être de lumière.
Il était humain peut-être même trop humain
mais cela restait dans sa logique
aussi singulière qu’elle fût.
Elle repensa au cadre
et à l’essence de l’or.
Tout le monde voyait le cadre.
Alors qu’il n’y avait qu’elle pour voir l’essence.
Il était invisible dans son visible.
Il était la matière dans la lumière.
Elle l’entourait.
Elle était son auréole.
Voilà ce qu’elle avait compris après de nombreux calculs.
Cette idée,
elle l’aimait.
Elle pouvait difficilement le dire autrement.
C’était le miracle de l’amour
comme le disait une de ses chansons préférées.
Sa pensée était comme l’essence qu’elle avait bue.
Chacune de ses paroles était
comme des gouttes d’essence.
Ce n’était pas un souvenir d’antan
mais une mémoire vivante
qui continuait à la faire vivre.
Il lui suffisait de le regarder
pour la faire fondre en larmes
tellement son amour était profond.
Il aimait aussi le goût de sa lumière
comme elle aimait le parfum de son essence.
Elle avait dans sa bouche
la fermeté de la légende
du chêne d’azur et de sang.
Aussi il lui était impossible
d’oublier sa pensée
dans son corps.